Trump au pouvoir, quid des Américains en Suisse?

Entre 5 à 8% des clients étrangers dans notre pays sont étasuniens. Des spécialistes romands évaluent l’impact que l’élection du magnat de l’immobilier pourrait avoir sur le marché de prestige. En bref: Impulsif et imprévisible, Donald Trump pourrait prendre des décisions de nature à altérer la confiance des investisseurs. La clientèle étasunienne apprécie les lieux réputés mondialement, comme Genève. Imprévisible, susceptible de prendre des décisions cruciales en un claquement de doigts et sans prévenir, que nous réserve Donald Trump? Quelles taxations va-t-il imposer sans crier gare, outre celles déjà annoncées à l’égard des produits importés?

Trump au pouvoir, quid des Américains en Suisse?

On le considère généralement comme un entrepreneur favorable au business et sa victoire a été largement saluée par les marchés financiers. Toutefois, ses probables décisions impulsives pourraient altérer la confiance des investisseurs.

Dès lors, que vont faire les potentiels acheteurs étasuniens de biens immobiliers en Suisse? Vont-ils seulement venir? Et si oui, pour quels biens lâcheront-ils volontiers leurs dollars? Réponse avec deux acteurs importants de ce marché, Barnes Suisse SA et la Société Privée de Gérance SA (SPG).

 

 

Projets mis en attente

«L’effet des élections américaines sur le marché immobilier suisse devrait rester marginal, les taux d’intérêt étant plutôt le facteur central. Or la Réserve fédérale des États-Unis (FED) semble peu encline à changer de cap à court terme», estime Jérôme Félicité, directeur général de Barnes Suisse. «D’après notre expérience, nous pensons que les acheteurs américains qui ne constituent que 5 à 8% de notre clientèle étrangère, une fois les élections passées, réactiveront leurs projets en Suisse, souvent mis en attente durant les périodes électorales», complète-t-il.

La clientèle étasunienne affectionne les propriétés de caractère avec une histoire.

La clientèle étasunienne affectionne les propriétés de caractère avec une histoire.

SPG

 

Même avis du côté de SPG. Sa codirectrice générale, Valentine Barbier-Mueller, estime en effet qu’«il n’y aura pas d’afflux massifs d’Américains souhaitant s’installer en Suisse. Il s’agit d’un marché de niche représentant une part minoritaire de notre clientèle, avec tout au plus 5% d’acheteurs issus des États-Unis.» La raison étant qu’il n’est pas très facile pour cette population de venir s’installer en Suisse à l’année, les barrières à l’immigration impliquant notamment qu’ils doivent prouver posséder des ressources financières suffisantes et/ou disposer d’un contrat de travail.

 

 

Cadres aisés

Les Américains installés en Suisse sont donc en majorité des cadres employés au sein de multinationales et bénéficiant de salaires confortables. «Ils recherchent en priorité des propriétés dans des zones à forte renommée internationale, comme Genève ou Zurich, ainsi que dans certaines stations alpines de luxe, tels Verbier, Gstaad et Saint-Moritz, constate Jérôme Félicité. Genève est particulièrement prisée pour sa proximité avec les institutions internationales et son cadre de vie de haute qualité, tandis que Zurich attire pour son dynamisme économique.»

 

«Zurich et Genève concentrent 25% de la population américaine résidant en Suisse. Celle-ci, hautement qualifiée avec plus de 90% détenant un diplôme universitaire, s’installe principalement pour des raisons professionnelles», confirme Valentine Barbier-Mueller.

 

 

Suisse prisée

Pour les attirer, le pays dispose de véritables atouts au nombre desquels on trouve la stabilité politique, la sécurité, la qualité de l’éducation et la qualité de vie. À quoi, selon Valentine Barbier-Mueller, on peut ajouter les facilités de déplacement en train ou en voiture et la proximité d’aéroports internationaux bien desservis.

Les acquéreurs américains apprécient les possibilités de personnalisation et de services dits premium (ici à Lausanne).

Les acquéreurs américains apprécient les possibilités de personnalisation et de services dits premium (ici à Lausanne).

BARNES

 

Cette clientèle s’intéresse souvent aux biens haut de gamme. «Cela peut être une propriété les pieds dans l’eau ou un chalet en montagne. Plus que le potentiel économique, ils recherchent le coup de cœur», explique la directrice générale de la SPG. «Ainsi, à Verbier, qui est très prisé, nous avons établi un partenariat avec Besson Immobilier, car dans un marché tendu avec peu de biens, un réseau local et international est essentiel», ajoute-t-elle.

«Le haut de gamme est aussi demandé pour les résidences secondaires en montagne. Des chalets avec vue panoramique, un accès facile aux pistes et des équipements de spa et/ou bien-être sont recherchés en station», complète Jérôme Félicité.

 

 

Propriétés «clés en main»

Tous deux s’accordent à dire que les Américains souhaitant acheter une maison en Suisse recherchent principalement des biens «clés en main» livrés avec services. «Ils sont friands de possibilité de personnalisation (décoration intérieure, salles de cinéma privées et/ou caves à vin, par exemple) et de services dits premium. Ceux-ci peuvent compter un service de conciergerie et de sécurité H24 ou l’installation de la domotique dans les pièces à vivre», note Jérôme Félicité.

«Les acheteurs américains apprécient les propriétés de caractère avec une histoire. Leur choix se porte souvent sur des biens «clés en main» avec services», confirme Valentine Barbier-Mueller.

La responsable conclut: «Le cadre paisible, sécurisé et stable du pays ainsi que des prestations de luxe modernes renforcent l’attrait de la Suisse à leurs yeux.»

 

Source : tdg.ch

Rédacteur : Patrizia Rodio 

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